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Page:Henriet - Le paysagiste aux champs, 1876.djvu/59

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LE PAYSAGISTE AUX CHAMPS.

que le plus hardi se décide à prendre la parole :

« C’est y biau ! hein, Zidore ? C’est pas toi qu’en ferait autant ?

— Eh ben, et toi, gros malin ?

— J’ai pas appris, moi !

— Te moque pas des autres, pour lors…

— Vois-tu les belles couleurs, Gugusse ? — Y en a de toutes les couleurs.

— Alles sont ben pu belles comme ça, qu’sus son tableau, parai ?

— Ben sûr…

— Tiens ! c’est la grange au père Barriquet qu’y fait, c’t homme-là !

— Ouais ! t’as vu ça, toi ; c’est le fournil à ma tante Crépin.

— J’te dis que si…

— J’te dis qu’non… »

Distribution de calottes, bousculade et conflagration générales. Le peintre commence à perdre patience ; au moyen de quelques paternels coups de pied, visés avec prudence dans les régions prédestinées à ces sortes de corrections, il envoie les combattants décider un peu plus loin si c’est à la grange « au père Barriquet » ou au fournil « à la tante Crépin » que son pinceau a donné la préférence.