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Page:Henriet - Le paysagiste aux champs, 1876.djvu/75

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LE PAYSAGISTE AUX CHAMPS.

offre mille écus, il placera son argent à visager, vu qu’il connaît à la ville un homme qui fait la banque et qui vous donne dix du cent un coup que vous avez cinquante ans… » — Or le compère jouit largement de ce dernier avantage.

Mais on n’en est pas quitte à si bon marché avec le père Toubard ! Il ne vous lâchera plus maintenant qu’il n’ait sondé le fond de votre sac. « Êtes-vous argenteux, oui ou non ? avez-vous du bien ? gagnez-vous gros ? » Tel est le point qui doit décider de sa confiance, et sur lequel il sera bientôt fixé, ne vous en déplaise, dût-il, pour y arriver, vous offrir un verre de cidre : — In vino veritas ! — Et vous ne pourrez vous fâcher de ses questions, tant il saura les envelopper de délicates précautions oratoires.

« Vous allez dire que j’sons ben curieux ?... Sans doute qu’ous faites ça pour vous amusè ?

— Ça m’amuse, c’est vrai… Et puis, ça paye mon terme…

— Vous me répondrez peut-ête qu’ça ne me regarde pas ?... mais immanquable qu’c’est le gôvernement qui vous achète ça ? »

Le peintre, qui n’a pas encore mordu au gâteau des commandes officielles, paraît flatté