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Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/268

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HERMÈS TRISMÉGISTE.


tout ce qui est né. Les deux sexes sont pleins de procréation, et leur union, ou plutôt leur unification incompréhensible peut être appelé Éros (Cupidon), ou Aphrodite (Vénus), ou de ces deux noms à la fois. Si l’esprit conçoit quelque chose de plus vrai et de plus clair que toute vérité, c’est ce devoir de procréer que le Dieu de l’universelle nature a imposé à jamais à tous les êtres, et auquel il a attaché la suprême charité, la joie, la gaieté, le désir et le divin amour. Il faudrait montrer la puissance et la nécessité de cette loi si chacun ne pouvait la reconnaître et l’observer par le sentiment intérieur. Considère, en effet, qu’au moment où la vie descend du cerveau, les deux natures se confondent, et l’une saisit avidement et cache en elle-même la semence de l’autre. À ce moment, par l’effet de cet enchaînement mutuel, les femelles reçoivent la vertu des mâles, et les mâles reposent sur le corps des femelles. Ce mystère si doux et si nécessaire s’accomplit en secret, de peur que la divinité des deux natures ne fût contrainte de rougir devant les railleries des ignorants, si l’union des sexes était exposée aux regards irréligieux. Or, les hommes pieux ne sont pas nombreux dans le monde, ils sont même rares et on pourrait facilement les compter. Dans la plupart la malice demeure par défaut de prudence et de science des choses de l’univers.