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Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/269

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LIVRE II.


L’intelligence de la divine religion, base de toutes choses, fait mépriser tous les vices qui sont dans le monde, et en fournit le remède ; mais quand l’ignorance se prolonge, les vices se développent et font à l’âme une blessure incurable. Infectée par les vices, l’âme est comme gonflée de poisons et ne peut être guérie que par la science et l’intelligence. Poursuivons donc cet enseignement, dût-il ne profiter qu’à un petit nombre, et apprends pourquoi à l’homme seul Dieu a donné une part de son intelligence et de sa science. Écoute donc, ô Asclèpios.

Dieu, le père et le seigneur, après les Dieux forma les hommes par l’union en proportions égales de la partie corruptible du monde et de sa partie divine, et il arriva que les défauts du monde restèrent mêlés au corps. Le besoin de nourriture, qui nous est commun avec tous les animaux, nous soumet aux désirs et à tous les autres vices de l’âme. Les Dieux, formés de la partie la plus pure de la nature, n’ont pas besoin du secours du raisonnement et de l’étude ; l’immortalité et l’éternelle jeunesse sont pour eux la sagesse et la science. Cependant, en vue de l’unité d’ordre, et afin qu’ils ne fussent point étrangers à ces choses, Dieu leur a donné pour raison et pour intelligence la loi éternelle de la nécessité. Seul entre tous les animaux, pour éviter ou vaincre les maux du corps, l’homme a