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Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/280

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HERMÈS TRISMÉGISTE.


asclèpios.

Quelle est cette loi qu’on ignore ou à laquelle on ne croit pas ?

hermès.

Écoute, ô Asclèpios. Quand l’âme s’est séparée du corps, elle passe, pour être jugée selon ses mérites, sous la puissance suprême du démon ; s’il la trouve pieuse et juste, il lui permet de demeurer dans le séjour qui lui appartient ; mais s’il la voit souillée de taches et de vices, il la précipite de haut en bas et la livre aux tempêtes et aux tourbillons contraires de l’air, du feu et de l’eau. Sans cesse agitée entre le ciel et la terre par les flots du monde, elle sera entraînée de côté et d’autre dans d’éternelles peines[1] ; son immortalité donne une éternelle durée au jugement porté contre elle. Tu comprends combien nous devons craindre et redouter un sort pareil. Ceux qui refusent d’y croire seront forcément convaincus alors, non par des paroles, mais par des exemples, non par des menaces, mais par les peines qu’ils souffriront.

  1. Ce passage rappelle un fragment d’Empédocle cité par Plutarque : « La force éthérée les poursuit vers la mer, la mer les vomit sur les rivages, la terre à son tour les renvoie au soleil infatigable, qui les chasse dans les tourbillons de l’éther, et l’un les rend à l’autre, et tous en ont horreur. »