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Page:Hermès Trismégiste, 1866, trad. Ménard.djvu/362

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HERMÈS TRISMÉGISTE.

ou qui s’en éloigne ; or, les corps immortels ne sont pas sujets à ces accidents.

— La sensation est donc sentie dans tout corps ?

— Oui mon fils, et dans tout corps les énergies agissent.

— Même dans les corps inanimés, mon père ?

— Même dans les corps inanimés. Les sensations sont de différentes sortes : celles des êtres raisonnables sont accompagnées de raison ; celles des êtres sans raison sont purement corporelles ; celles des êtres inanimés sont passives et consistent seulement dans l’accroissement ou la diminution. Partant d’un même principe et arrivant au même point, la passion et la sensation sont le produit des énergies. Dans les êtres animés, il y a deux autres énergies qui accompagnent les passions et les sensations, ce sont la joie et la tristesse. Sans elles l’être animé, et surtout l’être raisonnable, ne sentirait rien ; on peut donc les considérer comme les formes des affections chez les êtres raisonnables, ou plutôt chez tous les êtres vivants. Ce sont des activités manifestées par les sensations, des mouvements corporels produits par les parties irrationnelles de l’âme. La joie et la tristesse sont toutes deux très-mauvaises ; car la joie, c’est-à-dire la sensation accompagnée de plaisir, entraîne après elle de grands maux ; la tristesse produit des peines et des