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Page:Herzl - L Etat juif, Lipschutz, 1926.djvu/206

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copropriété, il puise sans doute la connaissance de la situation critique qui exige l’intervention, le commandement, en temps de guerre et en temps de paix. Mais il ne se donne nullement, en sa qualité de copropriétaire même, un mandat valable. Tout au plus peut-il supposer comme acquis l’assentiment des autres innombrables copropriétaires.

L’État prend naissance dans la lutte d’un peuple pour l’existence. Au cours de cette lutte, il est impossible d’aller tout d’abord d’une façon cérémonieuse demander un mandat en bonne et due forme. Toute entreprise pour la communauté échouerait d’avance, même si l’on voulait obtenir au préalable un vote régulier. Les divisions intérieures rendraient le peuple impuissant contre le péril extérieur. On ne peut pas mettre toutes les têtes sous un même chapeau, comme on dit vulgairement. Voilà pourquoi le gestor met simplement son chapeau à lui, et va de l’avant.