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Page:Hess - La Vérité sur l’Algérie, 1905.pdf/105

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que vous étiez en bonne santé. J’ai reçu également la lettre de Michel et je l’ai remise à son adresse. Par les lettres que j’ai écrites à notre aîné vous serez informé de tout ce que je lui ai mandé. Je suis réconcilié avec Michel, mais nous n’avons pas arrêté nos comptes ; cependant je suis occupé à les terminer et j’attends le règlement pour attaquer Gozlan en justice de façon à ne pas lui laisser la chemise qu’il a sur le corps ; mais je m’arrangerai avec Michel comme Dieu en décidera pour ne pas en venir à de plus longues discussions. Il paraît que Michel a retiré sa confiance de Gozlan qui l’a trompé en le volant indignement. Il s’est aperçu de tout.

« Ô Abraham ! Le paiement que l’on m’a fait de la somme de douze cent mille francs, moins les frais de recette qui ne sont pas déduits, a été accordé moitié par rapport au navire et l’autre moitié à-compte de ce qui m’est dû. De laquelle somme totale Michel a pris le tiers, et les deux tiers me sont restés soit à compte de ce qui m’est dû comme à cause de la valeur du navire. Si vous voyez que ma maison ne veuille pas faciliter ma réclamation auprès de la nation (française) alors tant elle que la maison Busnach seront obligés de nous rembourser à raison de 75 pour 100 l’intérêt que vous avez sur le navire et qui est de quinze mille piastres fortes. Mais si elle veut faciliter les réclamations de la nation, je vous engage à ne faire aucune démarche à ce sujet, car vous serez satisfait entièrement à la première somme que je recevrai. C’est une faveur que je vous prie de me faire et je vous recommande de ne point vous relâcher sur cela. Je désire que vous me procuriez aussi une lettre de Nephtali et de ma maison, adressée à Michel, où il lui sera recommandé de me laisser terminer avec Gozlan les comptes que nous avons ensemble et de ne point se mêler de nos affaires. Je vous recommande ma famille et celle de Busnach et engagez celle-ci à envoyer de quoi payer toutes les dettes de Michel pour extirper la rapine de Gozlan qui n’était pas content de recevoir six mille francs par mois pour procurer de l’argent à Michel. Ayez soin de la famille et faites qu’elle termine les affaires de la nation pour qu’elle ne les laisse pas attachées. C’est votre intérêt et le leur. Car autrement, j’en jure par notre prophète Moïse, on n’en retirera pas un sol. Dieu nous consolera de la perte de cet argent. Écrivez-moi toujours en me faisant savoir ce qu’il y aura de nouveau. Je vous salue. »