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Page:Hess - La Vérité sur l’Algérie, 1905.pdf/106

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Destinées glorieuses de la France civilisatrice !

Hussein, ancien marchand de grains, devient dey d’Alger. Il continue son commerce avec les Bacri, les Busnach pour courtiers, et les correspondants européens de ces juifs d’Alger. Il est en affaires avec la nation française. Ladite nation lui doit de l’argent. Le souple génie de Jacob Bacri durant des années embrouille l’affaire ; créances des deys précédents, créances du dey actuel, créances des maisons Busnach et Bacri, tout cela fait l’affaire internationale, bien dans les mœurs de l’époque ; les maisons, les familles d’Alger en sont ; le consul en est ; les gens de Marseille, de Livourne en sont ; Toulon y trempe ; il y a des créances Aguillon ; Jacob va d’Alger en Italie, à Paris ; il a Talleyrand dans la main ; il présente à Bonaparte ses demandes en douceur… la confiture de roses de l’Oriental ; il achète, il donne, il promet, on lui ouvre la Caisse d’escompte ; il a un courtier d’usuriers qu’il paie six mille francs par mois ; et quand il faut en cette bouffonne, en cette sinistre aventure montrer le dey, l’homme du dey, on promène Simon Aboucaya dans les bureaux de ministère, à Tivoli… quand il faut des lettres du dey, le consul Deval enregistre les « diplômes » dont j’ai donné l’échantillon…

Et quand, après des années, la comédie est jouée, que la France a versé quelques millions, que les millions sont partagés, que les prêteurs qui ont permis d’acheter Talleyrand, de donner quelques douceurs à Bonaparte, sont remboursés, que le dey réclame, proteste, veut son argent, pour le faire taire, M. Deval l’insulte et M. de Bourmont prend Alger…

Le nom de Jacob Cohen Bacri, j’en atteste les glorieux destins de ma nation de héros, doit être