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Page:Hess - La Vérité sur l’Algérie, 1905.pdf/238

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ainsi poussée dans la bagarre antisémite uniquement par son sexe et parce que M. Max Régis était beau garçon, évidemment, cela paraissait humiliant aux politiques du parti.

Les calculateurs voulaient d’elle autre chose que de l’amour pour M. Max Régis, quelque chose de plus utile et de plus pratique dans la lutte : qu’elle n’achetât plus rien chez les juifs.

Déjà en 1891, dans le premier Antijuif, no du 11 janvier, M. de Redon avait essayé de l’éloigner du commerce juif en disant :

— Que l’on devrait écrire devant les magasins juifs : « Ici les honnêtes femmes n’entrent pas. »

— Que « dans les magasins juifs les chrétiennes n’ont du bon marché qu’à la condition de se laisser pincer le derrière ». (Textuel.)

Pauvre M. de Redon, comme il dut souffrir à la pensée du nombre de chrétiennes qui « ont eu du bon marché » dans les magasins juifs depuis 1891… Il n’eut douleur plus grande que lorsqu’il constata la nature de l’influence exercée par M. Max Régis qui lui, différent du juif, toujours se fit payer quand il daigna « pincer le derrière » d’une chrétienne.

Les journaux antisémites, pour éloigner la femme des magasins juifs, n’employaient pas toujours la recommandation « gare à votre derrière » inventée par M. de Redon. Ainsi M. Chaze publia souvent de longues dissertations politico-économiques sur le propos, sans aucune de ces allusions de mauvais goût, plus insultantes pour les femmes que l’on prétendait ainsi défendre que pour ceux dont on croyait les défendre. Mais il faut supposer que la manière à la de Redon était la bonne, car c’était la plus employée.

En voici un article type, dans l’Antijuif, qu’il faut