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Page:Hess - La Vérité sur l’Algérie, 1905.pdf/389

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Il y a 80.389 personnes dans la classe des propriétaires ;

39.800 dans celle des fermiers et métayers ;

75.175 dans celle des ouvriers des champs.

Et c’est 39.943 ouvriers industriels,

Puis 38.032 patentés, avec leurs familles.

Quelle est la fortune, quel est le revenu de ces différentes classes de « colons » ? Sont-ils riches, heureux… ?

Le budget de l’assistance publique peut donner une indication.

Si l’on jugeait par analogie avec la population indigène, dont on connaît la proportion de miséreux et qui n’a que 302.500 francs d’assistance publique, on pourrait dire que 2.773.600 francs d’assistance publique européenne doivent donner une fantastique proportion de pauvres diables dans cette population. Il y en aurait même plus que d’habitants, si l’on prenait ce système de comparaison et si l’on ne se rappelait qu’on secourt beaucoup moins l’Arabe que l’Européen.

Une indication précieuse et plus sûre, moins paradoxale même, si cela vous plaît, pour avoir une idée de la richesse des citoyens dans un pays, est celle que donne la comparaison entre la valeur de la propriété et la somme des hypothèques.

J’ai demandé ce renseignement à M. Jonnart. Voici ce qu’il m’a fait répondre en mai 1904 :


« La valeur de la propriété foncière, en Algérie, est difficilement appréciable parce qu’il n’existe pas, comme en France, d’impôt foncier sur la propriété bâtie et non bâtie.

« Il n’en existe que sur la propriété bâtie, et depuis 1891 seulement.

« Le recensement des bâtisses destiné à servir de base à cette imposition, établi en 1886 et refait en 1896, ne distingue pas