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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/194

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269. Logogriphe.

Sur dix pieds, cher lecteur, au gré de ton envie,
Je t’apprends à régler le cours de cette vie.
Et tu pourras connaître aisément qui je suis,
Quoiqu’on m’ait, de nos jours, voulu changer de face,
C’est surtout aux comptoirs que je trouve ma place.
D’ailleurs, étant commun et d’un modique prix,
À gens de tous étals je deviens fort utile ;
Aux plus sages d’entre eux j’offre même un asile.
En me décomposant tu trouveras dans moi
Le nom d’un grand prophète, et celui d’un grand roi
Qui fut usurpateur d’un trône de l’Asie ;
Celui qui, dans son vol, allant trop près des cieux,
A trouvé dans les mers un trépas glorieux ;
Deux rivières de France, un fleuve d’Italie ;
Un poëte qu’on voit justement applaudir ;
Ce que nous aimons tous aux lèvres d’Émilie ;
Ce marais si fameux qui vit l’hydre périr ;
Un coffret dont le nom annonce la richesse ;
Ce qui n’existe pas, un des quatre éléments,
Celle dont un oiseau posséda la tendresse,
Et ce qu’un fier coursier laisse flotter au vent ;
Une ville d’Égypte, une autre en Normandie,
Un arbrisseau rampant, un juge de Turquie,
Le nom d’un peuple ancien, la boisson du Normand,