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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/220

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307. Énigme.

 
Quelque obscure que je puisse être,
À ces marques, lecteur, tu dois me reconnaître :
Quoique souvent fille de roturier,
À peine je parais que chacun me désire ;
Le roi même est sujet à mon fantasque empire.
Sans faire jamais rien, je suis de tout métier.
Je décide à la cour en maîtresse absolue ;
Quelque bizarre que je sois,
L’usage m’introduit au nombre de ses lois,
Dès l’instant que j’y suis reçue.
Mais que mon règne est court ! après un certain temps
Des caprices du sort j’éprouve la disgrâce,
Et quand je ne plais plus aux hommes inconstants
Une autre me succède et se met à ma place.


308. Énigme.

Je suis bonne, méchante, ignoble, douce, fière ;
Bien souvent je dis vrai ; je trompe quelquefois :
Mon trône est sur le front des rois
Et dans les yeux de la bergère.
Enfant des fureurs de la guerre,
Quelquefois dans mes flancs je cache le tonnerre,
Je recèle la mort et la donne en jouant.