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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/244

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Qui, rougissant tout bas de son peu de lumières,
Voudrait sous mon manteau passer pour un savant :
Ce qu’il désire en moi n’est jamais mon esprit ;
S’il daigne m’honorer d’une courte visite,
Il ne s’informe point si j’ai quelque mérite,
Mais si l’or et l’argent brillent sur mon habit.
Il est vrai qu’au boudoir je plais même en chemise ;
Je suis près du beau sexe un adroit séducteur ;
Je pénètre aisément dans les replis du cœur ;
Et toujours bon dévot, l’on me voit à l’église.
Si l’on coupe ma tête, alors je déraisonne ;
Incapable d’agir, je n’ai plus de talent ;
Je n’ai plus rien d’humain, la raison m’abandonne,
Et je suis, sans mourir, privé de sentiment.
Mais veut-on me trouver ? qu’on m’arrache le
cœur ;
Alors on y verra, sans un plus long mystère,
Au moment actuel ce que fait mon lecteur.
Je vois que l’on me tient, il est temps de me taire.


346. Énigme.

J’étais avant les temps, et depuis que le monde
Est sorti du chaos, j’ai fixé mon palais
Au milieu des déserts, dans l’enceinte profonde
Des bois mystérieux ; c’est là que je me plais.
Aux ris bruyants je préfère les larmes,