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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/245

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Et je déteste les alarmes
Autant que je chéris la paix.
Le tumulte des camps, le signal des batailles,
Les clameurs des guerriers et les cris des mourants,
Sont autant de traits pénétrants
Qui me déchirent les entrailles.
Les sons harmonieux des plus doux instruments
Ressemblent, à mes yeux, aux lugubres accents
Qui précèdent les funérailles.
Par son chant matinal l’oiseau fait mon tourment.
Des bergers la tendre musette,
L’écho des monts qui la répète,
M’importunent également.
De l’eau qui fuit sous la verdure,
Je hais le plus léger murmure,
Et jusqu’aux soupirs d’un amant.
Chez quelques femmes, cependant,
Dont la réunion ajoutait à ma gloire,
Mon règne fut jadis célèbre dans l’Histoire ;
Mais c’était un effort héroïque, étonnant.
Un prodige que l’on admire,
Car mon joug est dur et pesant :
Et c’est surtout dans leur cercle brillant
Qu’on me… Paix ! j’en allais trop dire :
Terminons, il est temps, ce discours éternel.
Un mot de plus me porte un coup mortel.