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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/253

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À ton pied, cher lecteur, se trouve mon dernier ;
Demande à ton tailleur le nom de mon entier.


361. Énigme.

Tant de gens ! tant de paix et de tranquillité !
Veillais-je ? n’était-ce qu’un songe ?
Je ne sais ; mais en vérité,
Ce que je vais conter a tout l’air d’un mensonge.
Je viens de voir dans un endroit,
Très-peuplé quoique assez étroit,
Rangés de même qu’en bataille,
Des milliers d’êtres différents
Pris sur le trône et sur la paille ;
Ennemis, amis et parents,
Tous mêlés, ou chez qui la taille
Règle le partage des rangs.
J’ai vu, dans cette république,
Plus d’une fois le roturier
Presser les flancs du noble altier ;
Le tolérant dormir auprès du fanatique ;
Le protestant auprès du catholique ;
Français, Anglais, Espagnols, Portugais,
Jeunes et vieux, bons et mauvais,
Ensemble confondus, offraient un ordre unique,
Une uniformité faite pour plaire aux yeux.