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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/316

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Quel calme autour de moi ! quelle aimable fraîcheur ;
Et près de moi, souvent, quel fracas ! quelle odeur !
Le repos m’est funeste, et l’on a vu mon être
Disparaître en un temps, dans l’autre reparaître.
On vante mes bienfaits, on m’évite, on me fuit ;
Si je plais quelquefois, lecteur, c’est par mon bruit.
Enfin, quoique toujours dans la fange et l’ordure,
Mon corps n’en est pas moins une chose très-pure.
Outre ces attributs de mes pieds réunis,
Mon sein pourrait t’offrir des objets infinis ;
Mais je ne veux ici qu’un moment te distraire ;
Et qui gazouille trop fatigue au lieu de plaire.
Deux mots te suffiront pour me connaître bien :
Prends mes trois derniers pieds, sans eux je ne suis
rien,
Et toi-même, lecteur, tu serais fort à plaindre.
Saisis-toi de mon tout, divise-le sans craindre :
L’une de mes deux parts fait paraître à les yeux
Ce qui sert aux trois pieds, du moins en plusieurs
lieux ;
Avec deux pieds nouveaux, précédés de ma tête,
C’est là que trop souvent malgré moi je m’arrête,
Que peut-être cent fois tu maudis mon séjour.
Je suis arbre, poisson, ville et jeu tour à tour ;
Je marque le plaisir, j’annonce la tristesse ;
Tantôt… Non, non, c’est trop ; fidèle à ma promesse,
Évitons un détail pénible, hors de saison ;