Aller au contenu

Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/392

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

 
Contre un ennemi si puissant ?
Je n’ai ni pieds ni mains, et j’ai la peau fort tendre,
Son triomphe n’est donc pas grand.
Qu’un curieux me décompose,
J’ai de quoi contenter son goût ;
Et sans denaturer mon tout.
Je peux subir pour lui mainte métamorphose.
À l’avare j’offre de l’or ;
À la beauté j’offre une rose ;
Au chasseur je fournis un cor ;
À l’oiseau d’Iris une cage.
Mais ce qu’on ne comprendra pas,
On peut en moi trouver un sage,
Et je n’en ai pas moins des rats.
De cet assemblage bizarre,
Le pire, c’est d’y voir un sot
(Mais la rencontre n’est pas rare)
Figurant avec un cagot.
Sans être beau je possède les grâces ;
On ne me perdra point, je ne suis pas sans traces ;
Ma cuisine est fort maigre, et j’ai pourtant du rôt.
Mais j’en dis trop, et la gaze est trop claire ;
Prenons plutôt la méthode ordinaire.
Faisons d’abord voguer notre lecteur
Sur un fleuve d’Espagne ; et puis, s’il n’a pas peur
Je l’embarque pour la Colchide,
Sur le vaisseau du héros intrépide