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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/396

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Je peux, de mes six pieds combinant l’assemblage,
Varier à plaisir mes traits et mon visage.
On rencontre d’abord ce tissu précieux
D’un insecte changeant ouvrage industrieux ;
Un funeste métal des avares l’idole ;
Cet oiseau qui jadis sauva le Capitole ;
Une fleur, tendre objet des baisers du Zéphyr,
Que le même soleil voit éclore et mourir ;
Cet arbrisseau rampant dont la tige docile,
Façonnée avec art, devient un meuble utile ;
Le mortel envié, qui, sur le trône assis,
Peut-être bien des fois est rongé de soucis ;
Du colon malheureux l’espoir et la richesse ;
Deux notes de musique, un pape, une déesse ;
Ce qui rend à nos corps la force et la vigueur,
Et des sens énervés ranime la langueur ;
Un légume, une ville, un présent de Pomone ;
Ce langage commun que la nature donne ;
Une rivière, un fleuve, un dieu rempli d’appas,
Qui toujours de Vénus accompagne les pas,
Et voltige en riant sur des lèvres de rose ;
Le tapis de gazon qu’une eau fécondé arrose ;
Un breuvage flatteur avec soin apprêté,
Que l’art industrieux offre à la volupté ;
Un nom fait pour les rois ; la victime tremblante
Que le vautour enlève et dévore sanglante ;
Enfin, le temps paisible où les Jeux et l’Amour