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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/486

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Vous ne me nommez pas, et l’énigme vous fuit ?
Eh bien ! lisez donc ce qui suit :
Jeune homme, arrête, et souffre qu’un moment
Je demeure où j’ai pris naissance
Mais il ne m’entend pas ; l’homme est capricieux !
Tous les jours son impatience
Pour une courte jouissance
Détruit de l’avenir l’espoir délicieux.
Bientôt, hélas ! sa main légère
Me sépare d’avec mon père,
Et va m’attacher au lacet
Qui serre le joli corset
De la jeune et tendre bergère ;
Là, si mon règne fut charmant,
Il fut bien court : presque avant que de naître
Je mourus, où le jeune amant
Se mourait, lui, de ne pas être.
Ainsi l’homme, jouet de sa folle pensée,
Court après le plaisir, n’atteint que la douleur
Sous son vêtement déguisée,
Et dans son ardeur insensée
Perd le fruit pour cueillir la fleur :
Devinez-vous enfin ? Non, la chose est étrange,
Et vous avez de l’esprit comme un ange,
Et votre bourse est pleine d’or !
M’entendez-vous ? — Non, pas encor ;
Mais j’ai tout dit. — Il est vrai, c’est……