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Page:Hilaire Le Gai (Gratet-Duplessis) Un million d’énigmes, charades et logogriphes.djvu/505

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18.

Respectez-moi, Mesdames, jetez les yeux sur moi et gardez-vous bien de me dédaigner ; car rien au monde ne vous touche de plus près que moi, ne vit avec vous dans une plus étroite union ; et quoique je sois témoin de toutes vos actions, je ne les écris ni ne les révèle jamais, je m’applique au contraire à cacher jusqu’à vos moindres imperfections.


19.

Je suis en vérité si malheureux en ce monde que je voudrais presque n’être jamais né ; car pendant ma vie, après ma mort, pauvre diable que je suis, on me bat, on me frappe à toute heure. Et pourtant, je trouve quelquefois tant de plaisir à cet état, que je fais taire la harpe et la lyre ; il arrive de plus, que quand on me bat, qu’on m’accable de coups, d’autres vont jusqu’à se détruire, à se percer les flancs.


20.

Je nais avant ma mère, et je sers d’aliment à une gueule immense ; à peine suis-je né, que je me mets en route, et je ne reviens jamais vers celui à qui je dois le jour.