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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/188

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introduction.

libéré que cette règle de critique, à laquelle les écrivains postérieurs se tiendront surtout, est laissée de côté, mais c’est parce qu’il juge Galien un guide infaillible, et qu’il pense que le témoignage de ce médecin suffit pour trancher toutes les questions que soulève l’examen de la Collection hippocratique.

L’ouvrage de Lémos est un travail moins étudié et moins indépendant que celui de Mercuriali. Ce dernier[1] divise en quatre classes les écrits dits d’Hippocrate : la première comprend ceux qui portent le caractère de sa doctrine et de son style ; la seconde, les ouvrages qui ne sont composés que de notes prises par lui pour mémoire, écrites sans correction, et publiées par Thessalus, son fils, ou par Polybe, son gendre, ou par d’autres disciples, et dans lesquels se trouvent des interpolations étrangères à Hippocrate lui-même ; la troisième classe est celle des livres qui n’ont été pas été composés par Hippocrate, mais qui sont l’œuvre de ses fils ou de ses disciples, et qui représentent plus ou moins exactement ses dogmes et sa doctrine ; dans la quatrième sont rangés les écrits qui sont tout-à-fait en dehors de l’école hippocratique. Mercuriali s’appuie, avant toute chose, pour partager les livres hippocratiques en classes, sur le style d’Hippocrate, et sur sa manière d’écrire. Les anciens ont attribué à Hippocrate une phrase homérique, la promptitude à forger les mots nouveaux, et une habileté particulière à approprier à son objet les locutions vulgaires. Mercuriali reconnaît, dans les œuvres de ce médecin, trois modes d’exposition : l’un est une narration continue comme dans le livre des Eaux, des Airs et des Lieux, dans le traité du Régime des maladies aiguës ; l’autre consiste en sentences séparées, comme les Aphorismes, le Pronostic,

  1. Censura operum Hippocratis.