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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/261

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rapports entre certains livres hippocratiques.

j’ai montré combien les hippocratiques avaient composé de livres, tous perdus. Cette masse d’écrits médicaux est allée s’amoindrissant et se détruisant ; c’est à l’effet de cette destruction qu’il faut attribuer la présence de fragments et d’extraits dans la Collection hippocratique.

Il ne s’agit pas ici de réunir et de comparer les propositions, énoncées dans des termes plus ou moins analogues, qui expriment la même pensée, mais il s’agit de rassembler l’indication des principaux passages qui sont textuellement copiés les uns sur les autres. Les propositions qui, dans la Collection hippocratique, renferment des pensées identiques, sont en très grand nombre ; cela se conçoit sans peine : ces livres sont à peu près de la même époque, dérivent d’écoles médicales qui étaient en contact, et sont l’œuvre de médecins, ou descendants, ou disciples, ou voisins les uns des autres. Il ne faut donc pas s’étonner d’y voir de fréquentes conformités, lesquelles ne prouvent pas autre chose que la simultanéité de travaux exécutés dans une même sphère d’idées.

Mais il n’en est plus de même quand des passages sont copiés textuellement, et reproduits dans les mêmes termes. Le hasard ne peut produire ces similitudes absolues ; la conformité de doctrines ne peut pas les expliquer davantage. Il faut nécessairement admettre une communication plus immédiate ; et il devient certain par là que les auteurs des traités où des passages textuellement identiques se retrouvent, ont connu, ont tenu, ont copié les livres les uns des autres. C’est là une preuve indubitable de la transmission, de main en main, de ces livres ; et ici je parle à la lettre et sans aucune métaphore.

Costei, dans sa lettre sur l’Examen de Mercuriali, a émis l’opinion que les Prénotions de Cos étaient antérieures à cer-