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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/282

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introduction.

trouve la mention que d’un très petit nombre d’écrits. On est autorisé à conclure de ce fait que la Collection n’a été formée et publiée qu’à ce moment, et qu’auparavant il n’y a rien eu de semblable au recueil qui a été connu plus tard sous le titre commun d’œuvres d’Hippocrate.

En second lieu, il est constant qu’un passage de Polybe se trouve dans la Collection hippocratique. Examinons attentivement cette circonstance : Aristote a, dans sa bibliothèque, les livres du médecin Polybe ; il y emprunte un long morceau qu’il rapporte textuellement ; voilà un premier fait positif. Mais voici un second fait qui est singulier et qui n’est pas moins positif, c’est que le morceau rapporté par Aristote se trouve tout au long dans le livre de la Nature de l’homme, non plus sous le nom de Polybe, mais sous celui d’Hippocrate. Comment s’est faite cette métamorphose ? On n’a pas pu, je l’ai déjà dit, transporter le morceau en question des œuvres d’Aristote dans celles d’Hippocrate, car la publication de la Collection aristotélique est postérieure à celle de la Collection hippocratique. D’un autre côté, les livres de Polybe n’ont pu, non plus, le fournir ; car, si ces livres avaient existé au moment où la Collection hippocratique fut publiée, les premiers commentateurs qui ont travaillé sur les œuvres d’Hippocrate auraient signalé l’emprunt, et nul d’entre eux n’a parlé des livres de Polybe, qui, dans le fait, avaient dès lors péri.

Ainsi un livre de Polybe (car en cela le témoignage d’Aristote est décisif) se trouve postérieurement changé en un livre d’Hippocrate. Un pareil changement n’a pu se faire que sciemment ou insciemment, je veux dire que, ou bien le nom de Polybe a été effacé et celui d’Hippocrate substitué, ou bien le livre n’avait pas de nom d’auteur, et ceux qui l’ont mis alors dans la publicité, l’ayant trouvé avec d’autres qui portaient