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introduction.

fait, à savoir que la Collection hippocratique renferme plusieurs morceaux qui sont ou un recueil de passages textuellement copiés, ou une analyse abrégée, faite sur des traités encore existants dans la Collection. En effet, on assiste, là, au travail même qui a produit ce grand nombre de pièces de la Collection hippocratique ; on voit que des morceaux ont été copiés çà et là dans d’autres livres hippocratiques, parce que celui qui les copiait les voulait ou conserver, ou arranger dans un autre ordre ; on voit encore que d’autres livres ont été abrégés et analysés dans un but, soit d’étude, soit d’enseignement ; et ces fragments, ces copies, ces analyses ont été gardés et publiés dans la Collection, avec les pièces originales ; ce qui est la preuve la plus manifeste que les livres hippocratiques sont long-temps demeurés entre des mains médicales qui les ont feuilletés, transcrits, abrégés, usés, perdus ; et c’est ce reste qui, tardivement publié, a constitué la Collection hippocratique : dénomination d’ailleurs méritée ; car la présence, dans cette Collection, de livres qui sont vraiment d’Hippocrate, et d’extraits faits sur ces livres, montre qu’elle est provenue, ou de descendants d'Hippocrate même, ou de gens qui la tenaient de ces descendants.

J’ai rapporté dans le chapitre précédent, p. 253, que deux phrases sans liaison entre elles et avec ce qui les précède, lesquelles terminent l’opuscule du Régime des gens en santé (περὶ διαίτης ὑγιεινῆς), se trouvent, l’une dans l’intérieur du 2e livre des Maladies, l’autre au début du livre des Affections. Un pareil désordre prouve que, lorsque la Collection hippocratique a été mise en circulation, on a publié pêle-mêle tous les papiers (je me sers de ce mot moderne) qui provenaient de la bibliothèque ou d’un médecin, ou d’une famille de médecins. Il faut en dire autant de ce double préambule, le premier en abrégé, le second plus