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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/305

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publication de la collection hippocratique.

de notes et d’abrégés, la preuve qu’elle a subi une longue élaboration et des remaniements qui coïncident avec l’existence d’une série de médecins hippocratiques ; il est certain que, par une troisième coïncidence, les notions anatomiques et physiologiques qui y sont consignées montrent un développement et embrassent un laps de temps qui va depuis Hippocrate et Polybe jusqu’à l’époque de l’enseignement d’Aristote et de Praxagore ; il est certain que les commentaires s’arrêtent à Bacchius, Philinus, Xénocrite et Hérophile, et que par conséquent là aussi s’arrête la consécration de l’existence de cette Collection dans son ensemble ; il est certain encore que dès lors le désordre qu’elle présente existait, et que ces premiers commentateurs avaient perdu les moyens de reconnaître le véritable auteur de chacun des traités.

Voilà les faits positifs. Voici l’hypothèse : j’ai supposé, pour expliquer ces faits, qui doivent être tous admis simultanément, que la bibliothèque des hippocratiques, dont la famille était venue à s’éteindre, avait passé, mutilée, tronquée, dépareillée, dans les mains de possesseurs qui n’en avaient pas la connaissance détaillée, et de là dans le domaine public. Comme les derniers hippocratiques et leurs derniers livres atteignent l’époque d’Alexandre et d’Antipater, d’Aristote et de Praxagore, j’ai supposé que la publication de la Collection devait être postérieure. Comme elle est connue, citée, commentée par Hérophile, Xénocrite, Philinus et Bacchius, il a fallu non plus supposer, mais admettre qu’elle leur était antérieure ; c’est ainsi que j’ai déterminé les deux limites entre lesquelles j’ai placé la publication. Enfin, comme à ce même temps les grandes bibliothèques d’Alexandrie se sont ouvertes, comme Ptolémée fils de Lagus, peu après la mort d’Alexandre, a fondé la sienne, beaucoup augmentée