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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/306

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introduction.

par son successeur Ptolémée Philadelphe, et comme cette fondation et cet agrandissement des bibliothèques sont justement du temps d’Hérophile, de Xénocrite, de Philinus et de Bacchius, j’ai pensé que la publication avait été déterminée par l’ouverture de ces grands dépôts de livres.

C’est là une hypothèse, je le sais, et je la donne aussi pour telle ; cependant elle me paraît approcher beaucoup de la certitude. Elle résulte tellement de la nature des choses, que Galien, sans en faire un système explicite comme je l’ai fait moi-même, en a cependant admis toutes les données fondamentales. Il pense que certains livres de la Collection sont de Thessalus, de Polybe, d’Hippocrate, fils de Dracon, et de ceux qu’il appelle les asclépiades postérieurs ; c’est admettre, comme j’ai fait, dans cette Collection, une collaboration d’auteurs qui sont postérieurs les uns aux autres ; il pense que certains traités ont été augmentés, arrangés par les descendants d’Hippocrate ; c’est admettre, comme j’ai fait, des remaniements dans ces traites restés entre les mains des médecins héritiers de leur illustre aïeul ; enfin il pense que le zèle des Ptolémée pour les livres a déterminé, non seulement la publication des livres hippocratiques, mais encore les additions, aux vrais traités d’Hippocrate, de ces parties qu’il regarde généralement comme dues à quelqu’un des hippocratiques ; c’est admettre que les publicateurs possédaient ces fragments des livres des hippocratiques. Ainsi Galien a été tellement dominé par les conditions du problème, qu’à son insu, pour ainsi dire, il a posé toutes les bases de la solution.

En effet, il n’y a, ce me semble, que deux manières de concevoir la formation de la Collection hippocratique : l’une est celle que je viens de proposer ; l’autre, qui n’en est qu’une modification, consisterait à supposer que les livres