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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/308

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introduction.

temps dans l’usage d’une famille, y ont été plus ou moins abrégés, dépareillés et mutilés, que la réunion, dans la bibliothèque d’Alexandrie, de traités qui, ayant été publiés au fur et à mesure de leur composition, se seraient ainsi trouvés entre les mains de possesseurs divers.

Si l’on avait, d’une part, la liste exacte des livres hippocratiques compris dans l’exemplaire de la Collection qui, suivant Apollonius Biblas, se trouvait dans la Bibliothèque royale d’Alexandrie, et, d’autre part, la liste exacte des livres hippocratiques apportés par les Navires, on pourrait avec probabilité considérer ceux-ci comme représentant les traités qui avaient joui d’une certaine publicité, et ceux-là comme représentant les livres venus directement de la famille des hippocratiques.

En définitive, tout ce qui, de la Collection hippocratique, se trouve authentiquement consacré par les travaux des anciens critiques, réunit un tel ensemble de conditions qu’il est difficile d’en concevoir la publication autrement que d’une manière analogue à celle dont Strabon nous a conservé le récit pour la collection aristotélique.

Prosper Marcian dit, dans la préface de son Commentaire sur Hippocrate : « Si tous les livres appelés hippocratiques ne sont pas d’Hippocrate, par quel hasard ont-ils reçu son nom ? j’en assignerai deux causes : la première, qu’après la mort d’Hippocrate, tous les livres qui ont été trouvés dans sa bibliothèque sans nom d’auteur, ont été publiés avec le sien ; la seconde, que le nom d’Hippocrate peut avoir été appliqué justement à des œuvres de divers auteurs, attendu qu’il y a eu plusieurs Hippocrate. »

Mercuriali suppose que les livres hippocratiques ont pu, comme ceux d’Aristote, rester inconnus pendant quelque temps. Sa remarque, on le voit, est vraie ; mais il en abuse