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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/35

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médecine avant hippocrate.

vrit le labyrinthe[1] de l’oreille qu’il regarde comme l’organe essentiel de l’audition. Il attribuait la différence des sexes à la prédominance du froid ou du chaud dans les parents ; la ressemblance des enfants avec l’un ou avec l’autre, à la plus grande quantité de fluide séminal que fournissait le père ou la mère. Suivant lui, la diminution de chaleur produisait le sommeil, l’extinction causait la mort. Il faut remarquer qu’Empédocle connaît déjà les qualités élémentaires, le doux, l’amer, l’acide, le chaud, et qu’il les fait intervenir dans sa physique[2]. Il est cité dans le Traité de l’ancienne médecine. Cette citation manque dans toutes les éditions. Je l’ai restituée, en comblant une lacune de plusieurs lignes, à l’aide d’un manuscrit non consulté.

Au nombre des contemporains d’Empédocle est un médecin nommé Acron, duquel on raconte qu’il chassa une peste d’Athènes, en faisant allumer de grands feux dans cette ville. La même fable a été répétée pour Hippocrate. Les livres d’Acron se sont perdus de très bonne heure. Il paraît qu’il s’était tenu plus que les autres à l’observation pure et simple des phénomènes. C’était peut-être ce qui l’avait mis peu en renom auprès des philosophes, qui aimaient tant à donner et à recevoir des explications. La secte empirique, née long-temps après Hippocrate, a voulu se rattacher à Acron. Suivant Suidas, il avait composé en dialecte dorien un livre sur la nourriture salubre[3].

Une philosophie, dont Anaximène de Milet est l’auteur, place la cause de toutes choses dans l’air. Cette opinion a

  1. Κοχλιώδης χόνδρος. Plut. de plac. phil. liv. 4, chap. 16.
  2. Ὡς γλυκὺ μὲν γλυκὺ μάρπτε, πικρὸν δ’ ἐπὶ πικρὸν ὄρουσεν, Ὀξὺ δ’ ἐπ’ ὀξὺ ἔβη, θερμὸν δ’ ἐποχεύετο θερμῷ
  3. Περὶ τροφῆς ὑγιεινῶν.