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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/352

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introduction.

modernes en ayant attaqué la légitimité, cela ne suffirait pas pour les convaincre, et il faut chercher des preuves, s’il en est, qui se rapportent à une période antérieure.

Ctésias, dans un passage que j’ai cité plus haut, p. 70, blâme une pratique chirurgicale d’Hippocrate, pratique qui se trouve dans le traité des Articulations. Les termes même dont se sert Galien sont significatifs. Il dit que le premier qui critiqua Hippocrate au sujet de la réduction de la cuisse, fut Ctésias ; ce mot le premier prouve que sa remarque n’est pas faite à la légère, et que Ctésias avait été explicite. Ainsi il est certain que Ctésias avait censuré un précepte de la chirurgie d’Hippocrate, que ce précepte se trouve dans le traité des Articulations, et que les critiques anciens ont rapporté la censure à ce même traité. Voilà un premier point important pour l’histoire littéraire d’Hippocrate. Second point, qui ne l’est pas moins : on lit dans le traité des Articulations : attacher l’échelle à une tour ou au toit d’une maison[1]. « Dioclès, copiant ce passage, dit Galien, a écrit dans son livre des Bandages : « attacher l’échelle à une tour ou toit d’une maison[2]. »

Galien, on le voit, pense que Dioclès a copié sa phrase sur celle d’Hippocrate, et remarquons qu’il avait sous les yeux et le livre d’Hippocrate et celui de Dioclès, ce qui donne un grand poids à son opinion. Cette comparaison nous manque, il est vrai ; cependant, en rapprochant les deux phrases l’une de l’autre, on reconnaît sans peine qu’elles sont calquées

  1. Ἀνέλκειν τὴν κλίμακα ἢ πρὸς τύρσιν τινὰ ὑψηλὴν ἢ πρὸς ἀέτωμα οἴκου. P. 485, Éd. Basil.
  2. Καὶ ὁ Διοκλῆς Καρύστιος, ταύτην τὴν νῦν εἰρημένην λέξιν παραφράζων ἐν τῷ Περὶ ἐπιδέσμων βιβλίῳ, κατὰ τόνδε τὸν τρόπον ἔγραψεν· ἀνέλκειν δὲ τὴν κλίμακα πρὸς πύργον ὑψηλὸν ἢ οἰκίας ἀετόν. T. v, p. 615, Éd. Basil.