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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/401

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de chacun des livres hippocratiques en particulier.

qu’aux poumons[1]. » Ainsi, il est bien évident que le traité du Cœur est un livre ancien, consulté, copié même par Galien, mais il est impossible d’en attribuer la composition à Hippocrate ; car on ne le trouve pas mentionné dans la liste d’Érotien ; c’est un de ces livres que les anciens critiques se sont accordés à rejeter du canon hippocratique. De plus, quoique la doctrine qui place l’origine des veines dans le cœur n’y soit pas expressément exposée, cependant une phrase porte à croire que l’auteur admettait cette doctrine. « Près de l’origine des veines, des corps mous et creux, qu’on appelle oreillettes, entourent les ventricules[2]. » Cela, joint au rejet des critiques anciens, ne permet pas de placer ce livre avant Aristote.

De l’Aliment[3]. Ce traité est fort ancien ; car Glaucias, l’un des premiers commentateurs d’Alexandrie, l’a connu, ainsi que le prouve le témoignage de Galien[4]. Il a donc appartenu, dès les premiers temps, à la Collection hippocratique ; et il a été cité par beaucoup d’auteurs comme un livre de grande autorité. Mais il n’en faut pas conclure qu’il soit d’Hippocrate. Galien, qui l’a commenté, et qui quelquefois l’a attribué à Hippocrate lui-même, l’attribue, dans d’autres endroits, à Thessalus, à Philotimus, à Philistion.

  1. Ἀλλ’ εἰ καὶ ζῶον, ὅ τι ἂν ἐθελήσας, διψῆσαι ποιήσεις, ὡς κεχρωσμένον ὕδωρ ὑπομεῖναι πιεῖν (pro ποιεῖν) εἰ δοίης, εἴτε κυανῷ χρώματι χρώσας, εἴτε μίλτῳ, εἶτ' εὐθέως σφάξας ἀνατέμοις, εὑρήσεις κεχρωσμένον τὸν πνεύμονα. De Dogm. Hipp. et Plat. lib. IX, t. i, p. 329, Éd. Basil.
  2. Ἀγχοῦ δὲ τῆς ἐκφύσιος τῶν φλεβῶν σώματα τῇσι κοιλίῃσιν ἀμφιβεβήκασιν, μαλθακὰ, σηραγγώδεα, ἂ κληΐσκεται μὲν οὔατα. Page 55, Éd. Frob.
  3. Περὶ τροφῆς.
  4. Ιn Lib. de Aliment. Comm. IV, 56 ; p. 297, t. VI, Éd. Chart.