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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/42

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introduction.

l’étude de la santé dans les palestres, et l’esprit de généralisation dans les livres des philosophes. Dans ce concours est tout le fond de la médecine telle qu’elle se développa sous Hippocrate, ses contemporains et ses disciples. Cnide note les symptômes, et y attache tant d’importance que de chacun, pour ainsi dire, elle fait une affection à part ; Cos les examine sous le point de vue particulier des indications qu’ils dorment sur le progrès de la maladie, et sur les efforts de la nature ; Crotone et Agrigente dissèquent les animaux. Les philosophes introduisent dans la médecine les systèmes variés qu’ils se sont faits sur l’ensemble des choses. L’eau, l’air, le feu, la terre, servent à expliquer la composition du corps, comme celle du monde. Les qualités élémentaires prennent place à côté des éléments ; et l’heureux mélange des uns ou des autres constitue la santé. Ces conceptions se lient avec une facilité merveilleuse aux considérations sur l’influence des saisons ; et l’étude de la gymnastique, notant l’action, sur le corps humain, de l’alimentation et des exercices, fournit des données positives qui unissent la santé à la maladie. Ainsi venait à maturité un grand système de médecine où toutes les parties se tiennent par une connexion intérieure, où toute la science de la maladie est comprise dans la considération simultanée des influences générales du monde extérieur, des influences particulières du régime, et des lois qui régissent les efforts et les crises de la nature, système qui est dominé lui-même par les idées générales que les philosophes avaient mises dans le domaine commun. J’ai fait d’avance une esquisse de la doctrine d’Hippocrate ; car son mérite dans la science, la raison du haut rang qu’il y occupe, la cause de la puissance qu’il y a exercée, tout cela est dans la force des anciennes doctrines qu’il embrassa, développa, soutint avec talent, employa avec bonheur et transmit pleines