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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/506

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appendice à l’introduction.

« J’ai rétabli la forme homérique πίειραι, que l’auteur emploie souvent dans le livre de Nat. puer. Cæt. πιεραί (Ib., p. 162).»

« J’ai corrigé φρέας αὐτέους. Cæt. φρᾶς αὐτοὺς (Ib., p. 163). »

« J’ai rétabli l’ionisme ἀποδιδόασι comme on lit plus διδόασι. Cæt. ἀποδιδοῦσι (Ibid., p. 164). »

Les exemples que je viens de rapporter, prouvent que Coray a jugé comme devant être rendues à Hippocrate, les formes ioniennes les plus tranchées, soit qu’elles appartinssent à Hérodote, soit qu’elles provinssent d’Homère et des poètes, soit enfin qu’il les jugeât plus conformes à je ne sais quel idéal qu’il s’était fait de l’ionien. Mais, en réalité, plusieurs de ses restaurations de ce genre sont dépourvues de l’autorité des manuscrits ; et il devait presque inévitablement arriver à ce résultat. Car il n’y a, pour le livre des Eaux, des Airs et des Lieux, qu’il a publié, que deux manuscrits dans la Bibliothèque Royale de Paris. La comparaison des manuscrits a donc été peu étendue ; il n’a pas eu occasion de se persuader qu’ils devaient fournir les bases principales de tout travail sur la dialectologie d’Hippocrate ; et, en l’absence de documents, il s’est fait un système que l’étude du texte de la Collection hippocratique ne permet pas d’adopter en tout point.

M. Dietz (Ἱπποκράτους περὶ ἱρῆς νούσου βιβλίον, p. 101, Lipsiæ, 1827) a expliqué, de la manière suivante, son système sur l’ionisme d’Hippocrate : « Je n’ai pas conservé la leçon ordinaire ἱερῆς, mais j’ai donné la forme ionienne de cet adjectif. Ayant pris la même liberté dans une foule d’autres passages, je dois compte au lecteur de mes motifs. Avant toute chose, il faut remarquer qu’en nul autre objet il n’y a eu autant de place pour l’erreur que dans la restitution des formes des différents dialectes. La même inconstance des formes attiques et ioniennes se trouve dans Hérodote, et Gaisford est accusé de lui avoir rendu témérairement des formes ioniennes, par des hommes qui sont timides à corriger les fautes des bas siècles. Presque à chaque ligne Hippocrate a souffert des altérations semblables. Mais qui peut se dire apologiste assez inepte de manuscrits récents pour nier qu’Hippocrate, déjà maltraité par Dioscoride et Artémidore Capiton[1], ne l’ait pas été encore

  1. On verra dans le paragraphe suivant que les éditions et les corrections