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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/511

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dialecte

ils en ont reproduit toutes les irrégularités. Heringa, le premier, choqué de ces variations fréquentes dans l’orthographe des mêmes mots, indique, en quelques lignes, le vice des éditions, et propose d’y remédier en réformant l’ionisme des livres hippocratiques sur celui d’Hérodote. C’était un système qu’il proposait, système, il faut le dire, qui ne reposait pas sur une étude assez attentive des faits, mais qui n’en fut pas moins adopté, et même exagéré par Coray dans son édition du traité des Airs, des Eaux et des Lieux. M. Dietz, en publiant le livre de la Maladie sacrée, se conforma aux principes admis par Coray ; cependant, en avançant dans son travail, il conçut quelques scrupules sur le droit que pouvait avoir un éditeur, à faire de si notables changements, et il se réserva d’examiner plus à loisir les manuscrits pour résoudre les difficultés que présente l’ionisme des livres hippocratiques. Enfin, M. Struve, dans un travail spécialement destiné au dialecte d’Hérodote, a été frappé des différences que cet ionien offre avec celui d’Hippocrate, il a signalé les inconvénients du système de Coray ; il a fait voir combien il était peu sûr de suivre en cela les traces de ceux qui tardivement ont écrit en ionien, comme Arétée, Arrien. Lucien ; il a mis à découvert les erreurs commises par ces ionisants qu’on pourrait appeler posthumes ; et il a fait comprendre la nécessité de ne s’en rapporter là-dessus qu’à une comparaison minutieuse et étendue des manuscrits.

Je n’ai pu collationner que ceux qui sont dans la Bibliothèque Royale à Paris. Néanmoins, l’étude que j’ai faite à ce sujet, m’a convaincu qu’en prenant l’édition de Froben ou celle de Foes, et en y faisant le compte des formes ioniques qui s’y rencontrent, on obtiendrait un résultat que l’examen des manuscrits ne modifierait que peu sensiblement. Car, je l’ai déjà dit, ces éditions ne suivent aucun système, et reproduisent les leçons telles qu’elles les ont trouvées dans les manuscrits sur lesquels elles ont été faites ; et, à leur tour, les manuscrits se copient avec une bien grande fidélité, sauf les erreurs, et sauf encore les cas où un manuscrit est la copie d’une édition différente dans l’antiquité. Tel est le cas du manuscrit 2253 avec tous les autres manuscrits.

Les grammairiens grecs postérieurs ont fait quelques remarques