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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/527

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texte et éditions antiques.

ἂλλου τόπου οἱ τόποι οὗτοι δεξάμενοι ἢ πόνῳ ἢ βάρει ἢ ἄλλῳ τῳ ῥύονται, ἄλλοισιν αἱ κοινωνίαι. Il est évident que le manuscrit 2253 représente ici un de ces anciens exemplaires où Rufus avait lu la variante qu’il avait rapportée. Ce manuscrit ne contient malheureusement qu’un assez petit nombre des livres de la Collection hippocratique, mais il me serait facile de réunir ici une foule de leçons, quelques-unes très importantes, lesquelles s’écartent considérablement du texte de nos imprimés ; et notez qu’elles n’ont rien de commun avec les corrections d’Artémidore Capiton et de Dioscoride.

Il me paraît donc que le manuscrit 2253 est le représentant de ces antiques exemplaires que Rufus avait consultés ; et, à cause des différences grandes et importantes qu’il présente en plusieurs endroits avec le texte ordinaire, je le rapproche de ces autres exemplaires que Galien cite fréquemment et qu’il met en regard du texte suivi par lui dans ses commentaires.

Galien, après avoir rapporté les leçons de Rufus, d’Artémidore et de Sabinus, ajoute : « Quant à nous, ayant déjà expliqué le sens, nous n’avons rien de plus à dire sur la lecture ancienne de ce passage[1]. » On pourrait croire par là qu’il attache peu d’importance à l’assertion de Rufus, qui disait avoir trouvé la leçon par lui adoptée, dans des exemplaires anciens. Mais, puisqu’il est vrai que le manuscrit 2253 présente une leçon voisine de celle de Rufus, il faut admettre ou que ce manuscrit a été copié d’après une édition, faite par Rufus, des œuvres d’Hippocrate, ou qu’il a été copié d’après quelqu’un de ces anciens exemplaires allégués par Rufus comme son autorité. Or, cette dernière opinion me paraît de beaucoup la plus probable ; car le texte de 2253, quoique ressemblant à celui de Rufus, présente cependant des différences, et ces différences, ne permettant pas de croire que ce texte ait été copié sur celui de Rufus, annoncent que nous avons, dans la leçon du manuscrit 2253, une très vieille lecture que Rufus avait modifiée lui-même ou dont il avait trouvé une variante. Ces différences prouvent encore que la leçon du 2253 n’a pas été prise par le copiste

  1. Ἡμεῖς δὲ τὴν ἔννοιαν ἤδη ἐρμηνευσάμενοι, περὶ τῆς παλαῖας γραφῆς οὐδὲν πλέον ἔχομεν εἰπεῖν. Tome XVI, p. 474, Éd. Kühn.