Aller au contenu

Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/593

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
575
de l’ancienne médecine.

diminuent ; mais il leur est facile de comprendre ce qui est trouvé et expliqué par d’autres ; car ce n’est pas autre chose pour eux que se rappeler, en écoutant le médecin, ce qu’ils ont éprouvé. Celui qui, s’écartant de leurs notions, ne les mettra pas dans une telle disposition d’esprit, s’écartera aussi de la réalité des choses. Tout cela prouve que la médecine n’a pas besoin d’hypothèse.

3. Dans l’origine, cet art n’aurait jamais été ni trouvé ni même cherché (car le besoin ne s’en serait pas fait sentir), si les hommes avaient été soulagés, malades, par le boire, le manger et le reste du régime dont ils usaient bien portants, et s’il n’y avait eu quelque chose de mieux à faire. Mais la nécessité même força les hommes de chercher et d’inventer l’art médical ; car ils s’aperçurent que le régime de la santé ne convenait pas à la maladie, pas plus qu’il n’y convient aujourd’hui. Bien plus, en remontant dans les siècles passés, je pense que le genre de vie et de nourriture dont, en santé, on use de nos jours, n’aurait pas été découvert, si l'homme, pour son boire et son manger, avait pu se contenter de ce qui suffit au bœuf, au cheval, et à tous les êtres en dehors de l’humanité, à savoir des simples productions de la terre, des fruits, des herbes et du foin. Les animaux s’en nourrissent s’en accroissent, et vivent sans être incommodés et