Aller au contenu

Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/631

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
613
de l’ancienne médecine.

le plus d’intensité et ont persisté le plus long-temps. Enfin, quand, après la sueur, la fièvre s’en va, le malade a plus froid que s’il n’avait pas eu la fièvre. Puis donc que les deux contraires se succèdent avec tant de rapidité et se neutralisent spontanément, qu’en attendre de grand et de puissant, et qu’est-il besoin de beaucoup de secours contre l’un ou l’autre ?

17. On objectera que, dans les fièvres ardentes, les péripneumonies et les autres maladies graves, la chaleur ne disparaît pas promptement, et que là le froid et le chaud n’alternent plus. J’y crois justement trouver la plus grande preuve que la fièvre n’est pas produite simplement par le chaud, et qu’il n’est pas la cause seule de la maladie ; mais qu’il y a un chaud amer, un chaud acide, un chaud salé, et mille autres, puis un froid avec autant de qualités différentes. Ce sont là les vraies causes du mal ; le chaud, sans doute, est présent avec la force qu’il possède, dirigeant, activant, augmentant la qualité jointe à lui, mais il n’a aucune vertu plus glande que celle qui lui appartient.

18. Que les choses se comportent ainsi, c’est ce que prouvent les signes suivants : d’abord il en est de très évidents dont nous avons déjà fait tous et ferons encore l’expérience. Quand on est affecté d’un coryza et qu’il se fait un écoulement par les narines, cette humeur, devenue beaucoup plus âcre que celle qui était rendue auparavant et que le nez fournit chaque