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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/77

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livres hippocratiques

On voit combien est longue cette liste de traités disparus avant que la Collection hippocratique ne fût formée, à combien d’objets divers l’étude avait été appliquée, et combien peu il a été conservé de cette littérature, même en la restreignant à l’école de Cos, école dont il est le plus resté. Galien, en commentant le Traité des articulations, fut frappé, lui aussi, de ces pertes nombreuses : « Hippocrate, dit-il, a annoncé, dans ce traité, plusieurs ouvrages qui n’existent plus aujourd’hui. Ou il ne les a pas composés, ou ils ont péri ainsi qu’il est arrivé à beaucoup d’autres livres anciens. Plusieurs auteurs ont écrit sur ces pertes[1]. » Il ajoute qu’il est parlé, à la vérité, des collections purulentes de la poitrine dans le Livre des affections internes et dans le Premier livre des maladies mais que, dans aucun de ces livres, il n’y a correspondance exacte avec les indications du Traité des articulations. L’insertion de fragments appartenant à différents auteurs, le renvoi fréquent à des compositions qui n’existent plus, tout explique comment il se fait que cette Collection présente tant de décousu.

Je ne peux pas mieux terminer des recherches qui signalent l’état florissant de cette antique médecine, que par une citation où Galien en rappelle toute la richesse : « J’hésiterais, dit-il, à écrire un livre sur la méthode thérapeutique que les anciens ont commencée, et que leurs successeurs ont essayé d’achever. Jadis il existait entre les écoles de Cos et de Cnide une lutte à qui l’emporterait par le nombre des découvertes. Car les asclépiades d’Asie étaient divisés en deux branches après l’extinction de la branche de Rhodes. À cette lutte honorable prenaient part aussi les médecins de l’Italie, Philistion, Empédocle, Pausanias et leurs disciples ; de telle sorte que trois écoles ad-

  1. Tom. v, p. 614, Ed. Basil.