Aller au contenu

Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 1.djvu/89

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
71
des plus anciens témoignages.

qui puisse être donnée de la connaissance que l’on avait, dès un temps aussi reculé, des opinions et de la pratique de ce dernier ; et il est vrai de dire que, plus la critique étudie minutieusement les monuments de l’antiquité dans l’époque médicale qui m’occupe, plus elle trouve un fonds solide où elle peut poser le pied.

Il y a eu, dans l’intervalle de temps que j’explore en ce moment, un médecin fameux, que l’on a appelé le second Hippocrate. C’est Dioclès de Caryste. La date où il a fleuri n’est pas donnée d’une manière très précise ; mais les anciens le nomment toujours immédiatement après le médecin de Cos ; secundus œtate famâque, dit Pline[1]. Il avait composé beaucoup d’écrits qui ont été très estimés dans l’antiquité, mais dont il ne reste plus que des fragments. Par sa date, par ses connaissances spéciales, Dioclès est un des témoins les plus essentiels pour l’histoire des livres hippocratiques : il a vécu à une époque où il a pu connaître parfaitement les hommes et les choses ; or Dioclès, combattant un aphorisme dans lequel Hippocrate dit qu’une maladie est d’autant moins grave que la saison y est plus conforme, par exemple la fièvre ardente dans l’été, nomme le médecin de Cos par son nom. Le passage de Dioclès a été conservé dans le Commentaire d’Étienne sur les Aphorismes[2]. Je le rapporterai textuellement quand j’examinerai l’authenticité de ce dernier ouvrage.

Aristote ne s’éloigne pas davantage de l’époque d’Hippocrate. Il a été disciple de Platon, ainsi encore voisin des souvenirs qu’avait laissés le médecin de Cos ; il avait embrassé dans ses études l’universalité des connaissances humaines ;

  1. Hist. nat., l. 26, c. 2
  2. Schol. in Hipp. Éd. Dietz, t.  2, p. 326.