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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/109

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soldats opposèrent une héroïque résistance ; mais, malgré les pertes sérieuses de l’ennemi, malgré l’élan plein de feu du jeune Amédée Patu de Rosemont, la valeur, écrasée par le nombre, dut céder, et les batteries enlevées par l’ennemi furent dirigées sur la ville. D’autre part, 200 hommes de la garde nationale firent une sortie sur la division Keating, postée près la rivière du Butor : c’était pour l’honneur. Que pouvaient espérer 200 hommes mal armés, dépourvus de munitions, contre des troupes régulières vingt fois supérieures et soutenues par le feu d’une escadre ?…

Pendant que les braves créoles se faisaient inutilement décimer, à gauche par le feu en écharpe des navires, à droite par la division Keating, celle-ci tourna nos troupes, franchit le lit de la rivière, pénétra dans les principales rues, qui furent occupées avec ordre : la ville était prise… Le colonel de Sainte-Suzanne signa une honorable capitulation qui fut exécutée le lendemain, 10 juillet 1810.

Nos troupes reçurent les honneurs de la guerre ; les lois, coutumes et religion furent garanties, et le pays passant sous la domination britannique reprit le nom d’île Bourbon.

75. Une fois maître de Bourbon, les Anglais songèrent à l’île de France, véritable but du plan de campagne ; mais la prise en était moins facile. Divers engagements, notamment celui du Grand-Port qui dura trois jours, ceux de Saint-Benoit, du Cap Bernard, où s’illustrèrent les Duperré, Roussin, Hamelin, Surcouf et Bouvet, firent