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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/139

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lons reçurent une indemnité de 733 francs par esclave libéré.

49. « Bourbon venait de fêter la Saint-Philippe, lorsqu’on apprit la chute du Gouvernement. M. Graëb s’empressa de faire une proclamation ainsi conçue : « Dans les circonstances actuelles, le devoir de chacun est indiqué par l’intérêt de tous : veiller au maintien de l’ordre et de la tranquillité publique. » Le peuple s’abstint de toute manifestation, le travail même ne fut interrompu nulle part, et le Conseil colonial, rassemblé à la hâte, prit l’engagement de maintenir la paix. » [1]

50. Quelques bruits d’empoisonnement répandus parmi les noirs reçurent de l’Administration un démenti formel ; cette protestation énergique ramena le calme et la confiance. Au surplus, les esclaves, que les perturbateurs excitaient si imprudemment, sentaient à leur tour la nécessité de recourir aux blancs ; ils n’étaient pas sans inquiétude sur l’avenir : « Zaut va donne à nous la liberté, bon ! disaient-ils, mais qui va nourri à nous, not femme, not z’enfans, not vié papa ! » [1]

51. Une nouvelle création vint fort à propos justifier leurs craintes ! les ateliers de discipline firent comprendre à un certain nombre d’entre eux que la liberté ne promettait pas l’impunité. Ces établissements, bien vite peuplés de condamnés, fournirent des hommes pour les travaux publics, l’entretien des routes, des bâtiments, etc.

  1. a et b Album.