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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/168

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africains et malgaches. Plusieurs ateliers souffrirent de leurs désertions, et ces nouveaux habitants des bois ne tardèrent pas à être rejoints par quelques échappés de prison ; mais ni les uns ni les autres n’eurent le temps d’arrêter un plan d’organisation ; les détachements forestiers mirent fin aux évasions, par leur active et incessante surveillance.

54. 1859. Invasion du choléra qui sévit avec intensité à Saint-Denis et dans la plupart des quartiers du littoral. On attribua au Mascareigne (bateau à vapeur appartenant à M. de Rontaunay, et qui faisait des voyages d’immigrants africains), l’introduction de ce terrible fléau. M. Menon, subrécargue, fut traduit devant les assises qui se tinrent exceptionnellement à Saint-Paul ; il fut acquitté.

55. Pendant la durée de l’épidémie, le baron Darricau se montra admirable de sollicitude ; il se transporta sur les points les plus cruellement atteints pour y organiser des secours. De retour à Saint-Denis, ses visites journalières dans les hôpitaux embrassaient les moindres détails ; au cimetière on le vit se rendre compte par lui-même si les prescriptions hygiéniques étaient suffisamment observées. D’autre part, le clergé, les conseillers municipaux, le corps médical, les Frères et les Sœurs rivalisèrent de sacrifices et de dévouement. M. le baron Darricau les recommanda à l’attention du Gouvernement et leur obtint des distinctions honorifiques ; mais quand il présenta celles du clergé, Mgr Maupoint répondit noblement :