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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/183

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Deux années de quarantaine sur les provenances de l’île Maurice avaient préservé la Réunion de l’endémisme paludéen qui dépeuplait la ville de Port-Louis ; on crut pouvoir rétablir les communications, mais cette tolérance causa le malheur du pays. Bientôt après, la fièvre se déclara aux environs du Quartier-Français, puis au Champ-Borne, à Saint-André, au Bras-Panon, à Sainte-Suzanne et ensuite sur tout le littoral. Le corps médical de la Colonie s’est épuisé en essais de toute sorte, dans le but d’arrêter le cours du fléau, mais la fièvre n’en continue pas moins d’enlever ses victimes, après les avoir minées par un dépérissement difficile à conjurer.


À dater de cette époque l’histoire de la Colonie présente une succession de faits dont la plupart ne peuvent qu’être indiqués ; leur développement et leur appréciation appartiennent aux historiens de l’avenir.


99. Un incident inouï à la Réunion, la révolution du 2 décembre, acheva de rendre l’année 1868 la plus fatale de notre histoire. La polémique religieuse entre certains journaux, et les pamphlets du Cri d’Alarme contribuèrent pendant plusieurs mois à surexciter les esprits. Les motifs apparents étaient une rivalité d’industrie ; le caractère des actes ne tarda pas à démasquer le but réel du mouvement. Le 30 novembre, une troupe des plus mal composées se porta tumultueusement vers les bureaux du journal la Malle,