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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/215

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Le 21 janvier 1642, une compagnie de négociants français obtint du cardinal de Richelieu, alors surintendant du commerce et de la navigation, le privilège de fonder des colonies dans la mer des Indes, mais avec l’obligation d’en prendre possession au nom de la France. Madagascar que l’on croyait renfermer de riches mines d’or, était désigné comme le point central des futures colonies.

Au mois de mars de la même année, le Saint-Louis, premier vaisseau expédié par la Compagnie, partait de Lorient avec deux commis délégués : les sieurs de Pronis et Foucquembourg, et douze français destinés à fonder la colonie de Madagascar.

Après une traversée de cinq mois, le Saint-Louis jeta, l’ancre devant l’île Mascareigne encore inhabitée. De Pronis en prit possession au nom de Louis XIII ; il fit de même à Nossi-Hibrahim (île Sainte-Marie), puis à Manghafia (ou Sainte-Luce) qui fut choisi pour lieu d’occupation. De Pronis déploya une grande activité dans la construction d’une enceinte fortifiée et de quelques maisons ; mais le sol de Saint-Luce était aride, ainsi que le pays d’alentour, le climat insalubre, les indigènes malveillants et peu disposés à vendre des vivres.

En 1643, la petite colonie reçut un renfort de 70 hommes parmi lesquels 26 moururent de la fièvre ; d’autres, pris dans des embuscades, furent massacrés. Alors de Pronis comprit qu’il s’épuiserait en vains efforts contre la disette, la maladie et la cruauté des insulaires et il abandon-