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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/216

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na Sainte-Luce pour la presqu’île de Tholengaren, située par le 25° 6’ de latitude Sud et le 44° 29’ de longitude Est.

Les travaux de fortifications paraissent avoir commencé en 1644 après l’arrivée d’un convoi de 90 hommes. Ces travaux comprenaient une étendue de 12 toises[1] de large sur 25 de longueur, à l’Ouest du village. La résidence du Commandant, la chapelle, les maisons des principaux employés, ainsi que les magasins de la Compagnie, furent bâtis à proximité du Fort ; le village, entièrement composé de Français, compta plus tard 150 maisons assez spacieuses et convenablement divisées.

« Le Fort-Dauphin était mieux choisi que Sainte-Luce ; la rade était belle et d’un accès facile ; les navires allant dans l’Inde y abordaient plus aisément. Ces considérations décidèrent de Pronis à y fonder un établissement sérieux ; néanmoins les causes qui avaient troublé son séjour à Sainte-Luce ne tardèrent pas à se reproduire, et les colons, obligés de chercher leur existence dans les provinces voisines, y portaient souvent le trouble ; ils étaient sans cesse en guerre ou en opposition avec les naturels. On accusa l’administration du Gouverneur ; elle laissait à désirer en effet. Un des vices de sa situation était la différence des croyances. De Pronis était protestant et contrariait l’action des missionnaires catholiques. Les naturels eux-mêmes trouvaient singu-

  1. La toise était de 6 pieds, environ 2 mètres.