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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/35

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avait été envoyé de France à Moka, pour prendre des plants et des fèves de caféier, que les Hollandais cultivaient avec succès aux Antilles. Pendant son escale à Bourbon, il céda quelques plants aux habitants qui constatèrent bientôt un similaire de cet arbrisseau dans les forêts.

Les plants cédés par le capitaine de l’Auguste périrent tous, à l’exception de deux, dont l’un fut confié à Laurent Martin, habitant de Saint-Denis ; l’autre à M. Houbert, curé de Sainte-Suzanne. En 1719, les premiers grains de ces caféiers se vendirent à raison de 16 pour une piastre.

6. Le café indigène, appelé vulgairement café de la forêt (café marron), était assez abondant ; on entrevoyait de belles récoltes, des bénéfices considérables. L’émotion fut si grande que les principaux habitants chargèrent le gouverneur d’aller informer la Compagnie de cette heureuse découverte. Il s’embarqua sur l’Auguste, laissant M. Justamond pour le remplacer en son absence.

La colonie comptait alors 107 familles blanches (643 personnes) dont les plus riches ne possédaient pas au-delà de 5,000 écus (environ 15,000 francs.)

M. Antoine de Parat réunissait à un haut degré les aptitudes requises pour un bon gouvernement ; mais sa fermeté ne pouvait rencontrer auprès des insoumis un accueil plus conciliant que sous les administrations précédentes. « Que le sieur Parat ait précisément satisfait ses administrés, c’est ce qu’on ne saurait affirmer ; en tout cas, la négative ne prouverait pas beaucoup contre lui, car les habitants d’alors ne paraissent pas avoir été gens fort gouvernables. Il est de chronique certaine qu’on