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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/71

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Un changement si subit dans les affaires de la Compagnie jeta la consternation parmi les employés et le découragement chez les habitants. Le commerce chôma, le travail se ralentit, les produits diminuèrent ; en trois années, l’île périclita au point que nombre de familles cherchèrent à libérer leurs esclaves pour retourner en France.

Le roi, instruit de ces dispositions, lança, en date du 20 avril 1766, un ordre qui défendait l’affranchissement des esclaves sans autorisation des gouverneurs.

46. Comme on a pu le voir, la Cour avait eu des motifs de mécontentement contre le Conseil supérieur : une ordonnance du 25 septembre 1766 ne lui laissa que les attributions judiciaires. Un tribunal terrier fut chargé de régler les contestations en matière de terrain ; la partie législative émanait directement du Ministère. Les pouvoirs du Conseil supérieur, diminués des deux tiers, se trouvèrent encore restreints en 1771 ; il fut enfin dissout le 3 avril 1793 par le décret de l’Assemblée Nationale.

47. Lors de la rétrocession des colonies au roi, M. Poivre recevait le titre d’Intendant des deux îles, et M. Dumas était nommé gouverneur général. L’Intendant eut ordre d’encourager, par tous les moyens possibles, la culture des épices. L’année suivante, 1767, ordonnance punissant les receleurs d’esclaves d’une forte amende, et en cas d’insolvabilité, de la servitude.