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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/73

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M. Poivre fut dans sa vie publique ce qu’on l’avait vu dans sa vie privée : désintéressé, équitable jusqu’au scrupule, plein de sollicitude pour tous, persévérant, d’une égalité d’âme inaltérable ; qualités que les habitants aimaient à voir de près et qui les disposèrent à profiter des leçons et des essais de leur bienfaiteur.

Savant diplomate et habile administrateur, il mit la France en relation avec la Cochinchine, rétablit l’ordre et la prospérité dans les deux îles. Le commerce, l’industrie, l’administration l’occupèrent successivement ; il s’appliqua surtout à ranimer l’agriculture, introduisit ou propagea beaucoup de végétaux précieux, tels que : le girofle, la muscade, le poivre, la cannelle de Ceylan, le riz sec, le bois noir, le badamier, le filao, etc., et de plus les martins ou merles des Philippines, pour détruire les sauterelles qui, tous les ans, ravageaient ces colonies.

« Plusieurs travaux d’utilité publique furent entrepris : la fontaine du Jardin de l’État, de vastes magasins, la belle chaussée de Saint-Paul, etc. M. Poivre poussa sa sollicitude jusqu’à recommander aux habitants de Saint-Denis de construire leurs maisons de l’Est à l’Ouest, afin d’éviter le soleil et les brises de terre auxquels les maisons bâties du Sud au Nord étaient exposées.

« Cet homme vénéré se retira en 1773 sur sa propriété non loin de Lyon, jouissant de privilèges et d’une pension glorieusement mérités. C’est là qu’il termina son utile et laborieuse carrière, le 6 janvier 1786. » [1]

Martin Bellier — 1767 à 1768

1. M. Bertin avait remis ses pouvoirs à M. Martin Bellier qui les transmit à de Bellecombe, après un intérim de 8 mois. Sous son administration, parut un ordre de l’intendant Poivre qui défendait, sous des peines sévères, de tuer les

  1. Notice.