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Page:Histoire abrégée de l'île Bourbon, 1883.djvu/94

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tés des deux îles, reprirent une nouvelle activité. Celle de Saint-Denis fit passer à l’Île de France ses griefs contre les amis de l’ordre. La Chaumière de Port-Louis obtint de M. Malartic un ordre d’arrestation contre les royalistes de Bourbon. Soixante patriotes, montés sur la Minerve commandée par Daussère, débarquant à Saint-Denis, firent main basse sur le Gouverneur, le lieutenant-colonel Fayolle, Marceney, major ; Brunot, capitaine de port ; Tyrol, commissaire civil ; Navailles et Montmorin, officiers de marine et Grangier, propriétaire.

47. Fiers d’un si brillant début, les patriotes résolurent de continuer les arrestations ; mais la commune de Saint-Denis s’y opposa énergiquement et réclama la liberté de Grangier. Le Gouverneur en fut quitte pour quelques heures d’insultes et une détention de plusieurs jours ; il rentra en France en 1795.

48. Le marquis de Saint-Félix, vice-amiral, commandant les forces navales de la Mer des Indes, avait des opinions royalistes trop manifestes pour n’être pas l’objet des violences révolutionnaires. Ses équipages, son secrétaire même, unis aux patriotes, méconnurent son autorité. Il se réfugia à Bourbon avec deux officiers, Decrès et de Villèle, qui voulurent suivre sa destinée. Tous trois rencontrèrent une bienveillante hospitalité auprès de M. Désorchères, député de Saint-Benoit. Celui-ci les tint cachés plusieurs semaines dans une caverne du rempart de la rivière du Mât ; mais, trahis par un nommé Michel, esclave chargé de les nourrir, puis traqués, découverts,