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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/115

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à vos barons, afin qu’ils puissent se reposer, et quand il sera temps, vous les ferez venir pour vous suivre en Gascogne ou ailleurs. Le roi fut très-mécontent de cette proposition, et dit que quand il devrait tout perdre, il voulait aller en Gascogne. J’y mènerai tous les jeunes gens de mon armée, et vous serez déçus. Sire, dit Naimes, vous ferez bien, car ces jeunes gens seront bien aises d’en essayer. Charlemagne dit : J’espère qu’ils détruiront le roi Yon ; et quand j’aurai pris Regnaut et ses frères, je donnerai toute la Gascogne aux jeunes chevaliers. Un espion de Regnaut qui avait entendu tout ce que le roi avait dit, se mit aussitôt en chemin ; étant arrivé à Montauban, il alla trouver Regnaut, ses frères et Maugis. Quand Regnaut le vit, il lui demanda quelles nouvelles il apportait de la cour de Charlemagne ? Monseigneur, dit l’espion, sachez qu’il est très-irrité contre le roi Yon, contre vous, vos frères et Maugis ; il manda tous ses sujets, mais personne ne voulut venir.

Alors il a juré qu’il n’emmènerait avec lui que des jeunes gens auxquels il donnerait toute la Gascogne. Regnaut dit alors : Ne vous déconfortez point ; je verrai comme Roland et Olivier se comporteront contre moi et mes gens. Alors il s’en vint dans la salle où il trouva Maugis avec les autres chevaliers, et leur dit : Seigneurs, je vous dirai que Charlemagne vient nous assiéger et amène avec lui une année nombreuse, mettons-nous bien en défense et tâchons de leur résister. Frère, dit Allard, ne craignez rien, ils seront bien reçus ; car tant que nous vivrons et que nous vous verrons monté sur Bayard, nous ne craindrons ni Charlemagne ni sa puissance.